Patrimoine historique

Un peu d’histoire

Mégalithe de la pierre plantée

Les mégalithes présents sur le territoire de Saint-Roman de Codières, sont le témoignage d’une présence humaine à la fin du néolithique. De même, le biface (galet taillé) découvert sur la montagne de la Fage, atteste d’une fréquentation humaine pendant le paléolithique ancien. Des sept menhirs recensés, cinq sont encore dressés.

La situation du village sur un col au partage des eaux entre le bassin de l’Hérault et celui du Vidourle, au carrefour de trois vallées, en fait un lieu stratégique depuis plus de 2000 ans. Selon la tradition, l’origine de Sanctus Romanus de Codeyra remonterait à l’édification d’un camp militaire par les romains, au Ier siècle.

Le pays d’Arisitum dont St Roman faisait partie, a changé plusieurs fois de domination : d’abord les Wisigoths, puis les Francs et les Arabes, entre le VIe et le VIIIe siècle. Au Moyen Âge, Arisitum est rattaché au pays d’Hierle (Meyrues). Un lieu fortifié (castrum) est inventorié en 970 comme faisant partie des biens de la Maison des Bermond d’Anduze qui possédait les baronnies d’Hierle et de Sauve. Conscient de l’emplacement stratégique du col de St Roman, ils érigèrent un château à la place de l’oppidum Romain ou de la tour bâtie par les sarrazins.

Vue imaginée de Saint Roman de Codières : « les amis de Clio » 2005

En 1215, lors de la croisade des Albigeois, le Comté de Toulouse est rattaché à la couronne de France. La sénéchaussée de Nîmes et Beaucaire est créée, dont dépend dorénavant St Roman.

En 1293, le roi de France Philippe le Bel échange Montpellieret, appartenant aux Évêques de Maguelonne, contre Sauve et de nombreuses villes de la région, cédant ainsi St Roman et son château.

La baronnie de Sauve acquise en 1563 par Simon Fitzgerald (de Fizes), sera réunie à nouveau à l’évêché de Montpellier et le restera jusqu’à la Révolution française. Saint-Roman sera alors divisé en trois seigneuries distinctes : le Castanier, l’Euzière et Saint-Roman de Codières qui comprend la majeure partie de la paroisse jusqu’au Fromental.

La population dispersée dans les trois vallées (mas et hameaux actuels) n’a que peu progressé autour du « castrum ». En 1200, Saint-Roman est un petit bourg dont les habitants peu nombreux sont groupés en quelques maisons, autour de la tour, habitées par les serviteurs de la chapelle et 2 ou 3 familles qui cultivent leur petit patrimoine. La famille de type patriarcal, étendue aux descendants et conjoints respectifs, fait « feu et pot commun » sous le même toit.

Tous ces mas isolés étaient regroupés au sein d’une paroisse, dont l’église est citée dès 1156, relevant du diocèse d’Alès et de l’archiprêtré de Sumène. Jusqu’à l’apparition de la Réforme, le clergé à été nombreux sur Saint-Roman de Codières, on y trouvait deux confréries, deux chapellenies et une chapelle au mas de Driolle.

C’est le début des guerres de religions. Une église réformée est « dressée » dès 1568 et les réformés deviennent rapidement majoritaires. Suite à l’Édit de Nantes suivra une période de calme relatif qui verra la paroisse partagée entre la domination politique et économique des protestants et l’influence croissante des catholiques soutenus par le pouvoir royal. L’église catholique, détruite et reconstruite 2 fois déjà, sera incendiée lors de la guerre des Camisards en 1703.

Gravure libre du XVIIIe siècle

Aux troubles violents qui ont secoués les Cévennes succède la période du « Désert » où les protestants entrent en clandestinité. Vers le milieu du XVIIIe siècle, la répression diminue progressivement jusqu’à l’édit de tolérance de 1787.

A la Révolution française, la commune prend le nom de Mont-du-Vidourle et dépend à partir de 1801 de l’arrondissement du Vigan et du canton de Sumène. Une période de relative prospérité s’instaure au XIXe siècle. Le temple protestant est construit en 1855 à Bourras.

La Première Guerre mondiale marquera le début du déclin de la population. La Seconde Guerre mondiale n’épargnera pas St Roman qui fournit à la Résistance des endroits sûrs pour cacher les réfractaires au STO. Lors de la rafle du 28 février 1944, le hameau de Driolle sera pillé et incendié et une partie des habitants exécutés (épisode « des pendus de Nîmes »).

Après la libération commence une sévère période d’exode rural qui videra les maisons et il faudra attendre 1970 pour voir ce mouvement s’inverser. Mais ce n’est que dans les années 90 que cette tendance va réellement et durablement se confirmer avec l’installation de jeunes familles.

Références et sources :
O. Sanz-Sauzet, Saint-Roman-de-Codières, Histoire d’un village cévenol, XIIe – XIIIe siècle, Nîmes, Lacour-Ollé, 2007. Les Amis de Clio, Les châteaux et Satrapes, Librairie Coularou Editeur, Conseil Général du Gard, 2005.